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Le récit et les photos de cette page datent de 1990        

Départ de Darsha, et passage du col (3 ou 4 jours).
De l'eau, de la glace, des rochers et des fleurs.

Les bergers et les premiers villages.

Les marques du bouddhisme dans le paysage : mani, tartchok, chortens et monastères.
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rencontrés au long des 3 jours qui séparent Phuktal de Padum, ainsi que les splendides pierres gravées de "mani", qui jalonnent le parcours.

Le triangle fertile au confluent des rivières Doda et Tsarap qui se rejoignent pour former la Zanskar River.


1 - Darsha, départ du trek vers le Zanskar en franchissant le Shingo La

Ne cherchez pas une boulangerie ou un bureau de poste à Darsha, vous n'en trouverez pas.

Darsha est un carrefour de pistes avec un pont sur la rivière, un poste de contrôle des passeports, quelques restaurants de toile, et ce qui nous intéresse : le point de départ de 20 jours de marche jusqu'à Lamayuru, où l'on rejoint la route de Srinagar à Leh.

C'est aussi une nuit magique dans sa petite tente entourée de montagnes de toutes parts, et bercé par le grondement de la rivière gonflée en fin de journée par la fonte des neiges et des glaciers.
passé Darsha, on atteint le prochain village au soir du quatrième jour. Les seuls évènements de ces journées sont les rencontres de caravanes de chevaux et les traversées de rivières, à gué ou en nacelle.
Il n'y a qu'à marcher et regarder.

traversées de rivières :

photos du col :

fleurs de montagne :

En approchant du col, le ciel est encore plus bleu et la marche encore plus lente ! Les quelques fleurs rencontrées dans ce paysage aride n'en sont que plus belles, et le pavot bleu de l'Himalaya s'en trouve magnifié.
2 - Les plus hauts habitants du Zanskar

Les premières traces de vie réapparaissent vers 4500m, avec les campements de bergers, transhumant pour l'été avec leurs troupeaux de yaks.
avec un climat si rigoureux et une terre si aride, l'homme peut survivre grace au yak, le seul animal à pouvoir vivre aussi haut et passer l'hiver sans eau et presque sans nourriture.
quelques yaks

Les enfants qui surveillent le troupeau accourent demander du sucre, un régal rare dans cette région.
Le panier dans le dos, le tsépo, sert à ramasser les bouses des yaks qui serviront à chauffer l'eau du thé, dans un pays où il n'y a pas de bois.
Les maisons du Zanskar sont de grosses bâtisses compactes faites de pavés de terre brute, séchés au soleil, que chacun prépare lui-même

 d'autres maisons et leurs habitants

avec les champs d'orge qui l'entourent, chaque propriété est une unité familiale indivisible. Seul, l'aîné de la famille se marie et hérite (après la naissance de son premier enfant viable) de la maison, des terres et des animaux. La survie est à ce prix, et tout partage impossible : l'orge récoltée sur les rares terrains cultivables ne peut nourrir qu'une famille pendant un an.

 organisation sociale
3 - Le spectaculaire monastère de phuktal

Le détour vers le monastère de phuktal est un moment fort de cette marche au Zanskar. accroché à la falaise entre ciel et rivière, ce "gonpa" est le plus spectaculaire du Zanskar. Construit autour d'une grotte qui abrite une source sacrée (interdite aux femmes), ce monastère du XII°s accueille 80 moines de l'ordre Guélugpa, appellé aussi "bonnets jaunes". autour du temple aux murs rouges s'accrochent les cellules blanches des moines.
Traditionnellement, les moines ne doivent se vêtir que de rouge et de jaune.
d'autres moines
Chaque famille des villages de la vallée a un enfant au monastère. Les dons en orge et en beurre de yak (toujours très rance au Zanskar) permettent à ces moines de survivre en échange de prières, de bénédictions, de soins médicaux et de prévisions astrologiques.
Un autre rôle social très important des monastères est l'enseignement de la lecture et de l'écriture.
En 1990, il n'y avait encore aucune école dans les villages, et l'école de padum était loin et minuscule. La situation a évolué depuis, mais reste précaire.
autres photos de phuktal
4 - Villages et monastères au long du chemin.

La marche est facile car on descend doucement sur une piste empruntée depuis des siècles, mais elle use les jambes car les journées sont longues.

après phuktal, il n'y a plus de passage à gué. Les dernières passerelles de branchages tressés qui permettaient d'accéder en 1990 à des villages à l'écart de la piste ont disparu aujourd'hui.
le chemin
La chose la plus belle et la plus surprenante pour celui qui découvre le Ladakh et surtout le Zanskar est la multitude de murs couverts de pierres gravées de sculptures ou de prières bouddhiques; la plus fréquente est le fameux mantra :
"OM MaNI paDME HOUM"
C'est pourquoi, les pierres s'appellent des "manis".
villages et monastères :
villages le long du chemin


des murs de "manis" :
prières (mani) gravées
Les voyageurs solitaires pourront mesurer l'extrême hospitalité des habitants de la vallée. Dans chaque village, à chaque pause, quelqu'un vous proposera du thé ou du yaourt.
pour le thé, si l'odeur ambiante ne vous a pas déjà mis sur la voie, il faut préparer ses papilles gustatives à recevoir un choc. D'abord, il est très chaud, mais ce n'est rien, ensuite il est salé, ça surprend, et surtout il est "amélioré" avec du vieux beurre de yak dont le goût rance est à la limite du fétide.
poutant, étant donné qu'il n'y a que ça, on le boit.
Ce beurre a été conservé pendant plusieurs années dans des panses de chèvre, sans réfrigérateur bien sûr, ce qui explique son goût relevé.
Nulle part ailleurs au Ladakh, on ne trouve de beurre si mauvais.
5 - Padum, Sani, Karsha.

panorama du haut de padum
L'arrivée à Padum dévoile l'immense triangle fertile qui s'étend entre les rivières Doda et Tsarap, qui se rejoignent là pour former la rivière Zanskar. pour sortir de cette vallée intérieure, la Zanskar a dû creuser un canyon étroit et abrupt jusqu'à la vallée de l'Indus. Il n'y a aucun accès ni aucun village dans ces gorges, et pourtant les Zanskarpas vont à Leh en hiver en marchant sur cette rivière gelée entre le 15 janvier et le 15 février. Ce fleuve de glace s'appelle alors le Tchaddar. (Voir les somptueuses photos d'Olivier Föllmi dans son livre "Le fleuve gelé")
lien à venir
En 1990, les premiers camions Tata ont pu venir jusqu'à Padum, et on démolissait quelques angles des maisons de terre pour leur faire un passage dans la rue principale.
Bientôt, l'accès des bus et des camions transformera l'aspect de ce village en ruines.
La nouvelle route dans les gorges de la Zanskar jusqu'à Chiling et Nimu (qui semble une chose inimaginable quand on connaît le terrain) permettra de relier Padum à Leh été comme hiver. (Voir l'article de IALS dans l'actualité de 2001 )

Padum en 1990 Sani Karsha
* * *
Pour les amateurs, ce site présente une belle collection de photos anciennes prises en 1981.
- 6 - Renseignements pratiques. 

(en 2002 : 1 FRF = 7 Rs, 1 €uro = 46,2 Rs, 1 $ = 1,02 € ; en 2004 : 1 € = 56,5 Rs ; en 2005 : 1 € = 52 Rs ; en 2006 : 1 € = 57 Rs); en 2016 : 1 € = 70 Rs; en 2017 : 1 € = 75 Rs; en 2019 : 1 € = 77,5 Rs; en 2020 : 1€ = 88 Rs.
 

Dans les années 2000, pour se rendre au Zanskar depuis Leh :
- Il existe un bus public hebdomadaire pour le Zanskar. Il n'a plus de jour fixe. Il part quand il est plein et n'est plus utilisé que par les locaux.
- Il faut prendre le bus de Kargil ou un taxi collectif pour Kargil, et en arrivant à Kargil réserver une place dans un taxi collectif pour le lendemain pour Padum (il n'y a plus de bus Kargil-padum).
- Il y a des taxis collectifs à Leh pour le Zanskar, ce sont taxis de Kargil ou de Padum qui font le trajet Leh-padum en 2 jours quand ils sont pleins. a Leh, on les trouve en bas du new bus stand, près des minibus.
Mais attention : la majorité est de Kargil, et le départ de Leh se fait l'après midi pour arriver à Kargil dans la nuit. Le chauffeur rentre dormir chez lui quelques heures en donnant rendez-vous à 4h ou 5h ! Il ne reste plus aux passagers qu'à dormir dans le taxi, ou sur le trottoir, ou prendre une chambre à l'hôtel de minuit à 4h ! ! ! prix du taxi: 2000 Rs2016.

 â€¢ Généralités sur le trek •
feu de crottinsIl se fait aussi bien dans le sens Darcha-Lamayuru que Lamayuru-Darcha.
pour rejoindre Darcha
, prendre à Manali un bus ou un taxi collectif pour Keylong, puis un taxi pour Darcha.
pour rejoindre Lamayuru
, prendre à Leh le bus pour Kargil (départ tlj à 5h30), ou le bus pour Chiktan (mardi ou mercredi à 8h) et descendre à Lamayuru.
pendant la saison (juillet-août), on trouve facilement un horseman et ses chevaux pour porter les bagages. pour ceux qui préfèrent marcher seuls, on trouve une tente-restaurant à chaque étape jusqu'au 31 août.

• ajouté en 2021 : ce trek est aujourd'hui presque entièrement recouvert par une piste carrossable.

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